Parent, toi aussi tu iras aux urgences un jour... (conseils inside)
On se l'était dit, les urgences, c'est vraiment en cas extrême, genre tu flippes ta mère, ou ton rejeton dérouille un max. On n'est pas du genre stressé, et même carrément du genre "C'est pas grave, ça va passer..."
Ben, y'a deux jours, on a flippé nos mères. D'abord no panic mais gros coup de stress, un truc qui nous aurait fait dessaouler en moins de deux (si on avait picolé, mais ça Parent, c'est rare désormais...).
Titou a eu de la fièvre toute la journée, toute douce, rien de fort sérieux, un simple 37,2, preuve que son petit corps se bat contre un truc. C'est pas grave, ça va passer. Il tousse, a le naseau un peu pris, mais la fièvre ne monte pas. Il boit bien, il sourit, il dort très bien, bref, la nature fait son job, on attend gentiment que Titou soit guéri. Et de toute façon, contre la toux chez les minis, y'a pas de miracle.
Sauf qu'à 23h, mon mini il a vraiment toussé! Tu vois, le type de toux qui te défonce la gorge, avec envie de vomir un truc bloqué dans ta tuyauterie, où, toi, adulte (surtout adulte de sexe masculin) tu te dirais "j'vais mouriiiiiiiiiiiiiir !!!". Ben mon beau et fort Petit Couillu, il a eu ça, toussé si fort, si rauque, si coincé, au point de l'empêcher de respirer. On a même cru que sa grande sœur avait tenté un homicide en balançant des boulettes de pâte à modeler dans le lit de son frère, dans l'espoir qu'il les gobe!
Alors, là, tu te rends compte, Parent, à quel point tu es capable, maintenant, de gérer ton stress et agir rapidement (à ajouter dans ton CV). On sort le Petit du lit, on l'aide à se décoincer, ça ne passe pas. On lui demande gentiment entre chaque tentative de respirer, comme ça, pour être certain qu'il n'oublie pas son job quand même. On sort le mouche bébé, je me rappelle à quel point je déteste cet engin de torture, on aspire et on débloque notre marmot. Je pense qu'à ce moment-là, il a perdu au moins 500g! Bref, pour peaufiner le travail, je le plugue à mon sein droit. Le lait s'écoule dans les tuyaux, on se dit, c'est bon, c'était pas grave, c'est passé.
Erreur, fin de tétée, rebelote, toujours cette gène dans le gosier, je commence à me stresser, pensant tout de suite aux antécédents super-asthmatiques de mon Lou. Et quand tu flippes ta mère, que ton rejeton semble avoir de la merde dans les tuyaux, et que ça veut pas sortir, ben tu te dis "On va aux urgences hein?". Ouais, même nous, Les Jamais Stressé, on pense urgences...
On n'a pas pris le temps de faire un shifumi pour savoir qui irait. J'ai laissé Lou préparer le Petit, j'ai enfilé un jean, attrapé une couverture, balancé le marmot dans le cosy, direction l'Hôpital Américain.
Et là, Parent, voici mon GRAND CONSEIL : va faire un repérage de l'entrée des urgences pédiatriques les premiers jours de vie de ton enfant. Parce que sinon, tu vas faire comme moi, tu vas tourner, marcher, revenir sur tes pas, foncer vers l'ancien panneau URGENCES PÉDIATRIQUES, retourner, ne rien comprendre aux explications du gardien de nuit, frapper, pousser des portes fermées avant de voir le nouveau panneau URGENCES PÉDIATRIQUES.
Je suis entrée, constatant avec joie que mon bébé allait vachement mieux, mais quand même, je ne veux pas être venue pour rien. J'entre dans ce drôle d'endroit, croise 2-3 infirmières qui m'ignorent à moitié, avant qu'une autre maman m'explique que le bureau d'accueil est là, à droite. Car oui, Parent, le bureau d'accueil n'est pas indiqué. Et moi, à 23h, avec la dose d'adrénaline que je me prend, ben, je ne devine pas où je dois me rendre!
Là commencent d'autres choses que je trouve aberrantes : On commence gentiment la paperasserie, Carte Vitale et tout le bazar. J'avoue, mon marmot n'avait pas l'air mourant, mais Dieu que c'était long ces formalités. Passons, le vrai souci a commencé quand elle m'a demandé de déshabiller le petit. Où? ben, là, sur le bureau. Il n'y a pas de table à langer. C'est le premier bébé qui vient aux urgences mon Petit Couillu? Bref, on déshabille mon mioche l'infirmière et moi, on balance son pyj dans mon sac à main. Il se retrouve maintenant en body, au milieu des dossiers, à la vue des gens qui attendent dans le couloir... Ca m'a gêné, je ne le cache pas.
Un fois tout ce petit bazar terminé, on nous invite à attendre à côté. J'attrape comme je peux mon sac débordant de pyjama, écharpe, blouson, dans une main, mon bébé dans sa couverture mal enroulée dans l'autre, et le dossier que je dois prendre avec nous entre les dents. Là, Parent, je te gâte, deux conseils pour le prix d'un : prévois un sac pas trop rempli, tu auras des choses à mettre dedans, SECOND CONSEIL : chope une couverture! J'ai pu emballer mon Petit Rouleau de Printemps dedans, le temps que quelqu'un puisse s'occuper de lui. Ce qui m'a marqué dans cette salle, c'est le petit garçon qui attendait avant nous, dormant très inconfortablement sur 2 chaises rapprochées. C'est le premier petit garçon qui venait aux urgences en pleine nuit ou quoi? Je ne demande pas un matelas avec couette en plume d'oie, mais au mois un petit truc un minimum agréable pour qu'un enfant puisse se reposer allongé en attendant son tour, non?
Forcément, mon Petit Couillu finit par s'endormir dans mes bras. Une heure plus tard, on m'invite à passer dans une salle (très austère, au passage), on me demande de déshabiller mon malade. La dame doit le peser et le mesurer, après on fera venir le médecin. Je te raconte pas la boule dans la gorge que j'ai. Réveiller un bébé pour voir comme il est grand alors que tout est noté dans le carnet de santé, que j'avais bien pris soin d'attraper, ça m'a fait rager!! 30 minutes après on avait l'interne qui arrivait, pour l'ausculter, constatant tout comme moi, que ce bébé se porte à merveille!!
Je rentre, renfrognée et déçue à l'idée des conditions que j'ai vues. Rassurée et sereine. On avait fait ce qu'il fallait, il avait juste son mucus nasal qui s'était planté de chemin. L'horrible mouche-bébé lui a donc débouché tout ça, la tétée a continué le travail, et la promenade pour atteindre les urgences avait fini de l'aider à retrouver sa respiration.
Les urgences sont parfois là davantage pour rassurer nos cœurs fragiles de parents...
Maintenant, je suis ravie de savoir où est leur porte d'entrée, comme ça, le jour où ce sera grave, on saura quelle porte prendre, on pensera à la couverture, et je prendrai un sac vide pour y déposer au fur et à mesure les affaires des enfants!!
Et vos expériences d'Urgences Pédia, ça donne quoi? (rassurez-moi!!!)