Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon Bébé Bio et moi
22 décembre 2014

J'étais maman.

93771137_o

Avant, je m'occupais de vous tout le temps.

La journée, je jouais à la maman. La nuit aussi. Je passais mon temps à vous caliner, vous bercer, vous nourrir, vous sortir, vous faire découvrir, vous laisser grandir.

Je priais pour que vous fassiez la sieste en même temps. Juste pour pouvoir boire mon café tranquillement avant de ranger et laver la cuisine, incessement.

J'évitais la semoule les jours de fatigue. Je bénissais les jours où vous n'aviez pas de bain, ça faisait ça en moins.

Je vous emmenais gouter au parc, je vous lisais des livres à la médiathèque. Je n'arrivais jamais à lire la quatrième de couverture d'un roman d'une traite. Je n'arrivais jamais à lire un roman...

Je soufflais les jours où j'avais 3 minutes devant moi pour me couper enfin les ongles de pieds. Je me sentais forte quand je vous préparais vos biscuits pour le goûter.

Je détestais me lever la nuit, je voulais simplement que vous me laissiez tranquillement dormir, seule, seule, seule, enfin seule. Mais vous aviez souvent besoin de moi, vous qui n'aimiez pas être seuls, seuls, seuls, loin de moi.

Pendant 3 ans et demi, j'ai joué à la maman. Autant que possible la bonne maman. Presque toujours la mauvaise ménagère. Faisant passer les enfants avant le balai. Repoussant chaque jour le moment du rangement...

On mettait en doute ma fatigue, le cheminement de mes journées. On reprochait chaque objet mal rangé, chaque vaisselle pas lavée, chaque plat pas préparé. On me questionnait de "Tu fais quoi de tes journées?". J'étais épuisée, lessivée, cernée, exténuée. Agacée de les entendre sans cesse me réclamer. Heureuse au plus profond de moi, mais exténuée.

Quand une femme m'annonce aujourd'hui "J'ai eu sept enfants", je l'admire de tout mon être. Et lorsqu'elle continue en disant "Et en plus, je travaillais", je la trouve vite moins méritante. Parce qu'elle avait ce temps pour souffler. S'éloigner pour mieux se retrouver. Ces moments seule, à échanger avec des amis, des collègues, des adultes.

Maintenant, nous ne salissons plus la maison la journée. Elle est vide. Vide de votre odeur, de vos rires, de vos cris. Finis les gâteaux pour le goûter. Finis le burn out maternel. Au placard le besoin de respirer. L'envie d'être seule.

Maintenant, j'ai toujours dans le coeur un petit pincement de ne pas être avec vous. Et cette excitation constante de savoir que je vais vous retrouver.

Je repense à ces trois bonnes années que je vous ai consacré. Fière. Soulagée. Heureuse. Je me disais que je ne pouvais pas continuer. J'avais besoin de vous laisser, de vous confier. Ne plus porter sur mes petites épaules toute cette responsabilité.

Aujourd'hui, vous me manquez. Un joli manque, une belle curiosité de ces journées que vous passez. Mes beaux enfants grandissants. Qui se détachent de leur maman, doucement.

Des journées calmes, reposantes. Des retrouvailles tendres, amoureuses...

Ce plaisir de vous avoir aidé à grandir. Cette richesse de vous avoir inculqué nos bases de la vie. Cette fierté de vous voir grandir, apprendre, beaux et sûrs, confiants, aimants, et tellement aimés...

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Je découvre ta verve Peggy et m en réjouis. Un très joli texte plein d émotions. Moi aussi j aurai voulu être une maman plus longtemps :-(
Répondre
L
Magnifique et tellement représentatif, j'avais l'impression de lire mon quotidien actuel (mini à 15 mois ...) <br /> <br /> Superbe blog, j'adore vous lire !!!
Répondre
A
C’est beau de décrire une mère ainsi. J’ai hâte de laisser mes enfants voler de leurs propres ailles et de me dire que j’ai fait du bon travail. Félicitations pour le travail accompli !
Répondre
J
c'est très joli.... <3 bravo
Répondre
Publicité