Etre maman de ce bébé-là.
Mercredi soir. C'est mercredi soir, que ça a commencé. Titou couché depuis depuis 2 heures. Et moi, qui pour une fois, n'étais pas là. Titou, qui depuis 2 heures tousse, tousse, tousse, encore et encore, à ne plus trouver de force pour faire gonfler ses petits poumons.
Alors ce drôle de coup de fil de mon Lou, qui me demande de rentrer, pour emmener notre grand bébé aux urgences...
Il a eu peur Lou. Alors je l'ai emmené, juste pour qu'on soit rassurés. On arrive, on nous accueille, et on attend. Longuement. Qu'un médecin trouve le temps d'examiner mon beau bébé. On attend tellement qu'on se demande ce qu'on fout là.
Et puis ils arrivent. On le déshabille. On l'examine. On nous promet une ordonnance, juste avant de partir, pour un peu de ventoline et des séances de kiné respiratoire. On est rassurés, on appelle Papa "On attend des papiers, et on va rentrer." Il est 23h15. On attends ces putains de papiers, et on va rentrer se reposer...
23h55, changement de programme. Voilà vos papiers, mais on va quand même lui faire des aérosols, à votre tout petit, pour qu'il puisse finir une bonne nuit.
3 aérosols.
3 aérosols à bloquer mon bébé épuisé avec ce masque sur le nez. Courage mon bébé, après, on va rentrer.
Petit examen, qui ne tourne pas très bien. On va lui donner un corticoïde, à votre bébé. Puis 3 autres aérosols, pour vraiment l'aider. Et puis, on va le garder un peu, pour le surveiller...
Me voilà en train de pleurer, au milieu de 3 infirmières et un médecin, à 1h du matin, leur demandant si ça ne peut pas attendre demain. Parce qu'on est épuisé, qu'on veut rentrer, et que je n'ai plus de batterie pour téléphoner! Promis, demain, on revient!
2h du matin, on monte dans une petite chambre un peu trop triste pour un bébé à soigner. On finit les aérolsols. On le réveille sans cesse, on le maintient, il est épuisé, ne cesse de se débattre, je suis épuisée, je pleure, encore et encore.
Je l'aide à s'endormir, et je rentre chez moi. Il est 3h45. Je rentre, j'avale un morceau, et je pleure. J'ai peur. Et j'ai laissé mon bébé...
7h30, mon tout petit est encore endormi. On me dit qu'il a passé une bonne nuit. Je le regarde. Je l'aime.
Je reste près de lui toute la journée. On l'aide à respirer, on l'empêche de se reposer pour l'examiner. J'ai ramené ses peluches et ses poupées pour qu'il puisse un peu s'amuser.
Une journée. Puis encore une nuit. Puis encore une journée... On fait une radio, des calculs, on se renseigne sur les parents, les grands-parents, la soeur. On exclut tout diagnostic grave. Tout besoin d'intervention.
Notre bébé est juste asthmatique. Asthmatique modéré. A la limite d'être asthmatique sévère. Avec une croissance à controler pour qu'elle revienne dans les courbes...
Mon bébé va être suivi par un pneumologue. Nous devons lui donner un traitement quotidien. Il n'est plus très bio mon bébé. Flexotide matin et soir. Ventoline 4 fois par jour. Solupred au petit dej'. Et autant de fois où nous devons maintenir, bloquer, serrer ce bébé qui ne pense qu'à s'échapper, un masque sur le nez pour respirer ce qui devrait le soigner...
Et moi, face à tout cela. Je ne comprends pas. Je ne voulais pas ça. Et je pleure. Parce que je ne me sens pas la force d'étre la maman d'un bébé comme ça...